Diversifier l’Économie de la RDC
Alors que la nouvelle direction de la RDC fait de la diversification économique sa ligne directrice, la quasi-totalité des secteurs méritent d'être explorés.
JOHANNESBURG, GAUTENG, SOUTH AFRICA, October 3, 2019 /EINPresswire.com/ -- En RDC, malgré la croissance et une paix retrouvée, la fluctuation des cours des minéraux, le manque de compétitivité, les inégalités régionales et le chômage continuent à frapper la majorité d’une population en pleine expansion. Pour résoudre ces défis, la nouvelle administration a fait de la diversification économique le thème central de ses plans. Les solutions résident dans l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les infrastructures et les ressources humaines de la RDC.Après sa visite à Kinshasa en juin, une délégation du Fond Monétaire International s’est montrée globalement optimiste, et à raison. Une transition politique pacifique et une croissance du PIB de 5.8 pourcent en 2018 – contre 3.7 pourcent en 2017 – dressent un bilan favorable. Mais elle a également pointé du doigt un problème bien connu: la lourde dépendance de la RDC à ses précieux minéraux. Le secteur de l’extraction, qui contribue au moins à 80 pourcent des recettes d’exportation et à 2 pourcent de la croissance du PIB, continue à occuper une place dangereusement dominante.
La chute des prix du cobalt, un mal pour un bien
Le cobalt est au centre d’une nouvelle ruée vers l’or en raison de son utilisation dans la technologie moderne – nos smartphones en contiennent 5 à 10 grammes, nos ordinateurs 30 grammes et le moteur d’une voiture électrique entre 5 et 10 kilos. De ce fait, il fournit un excellent cas d’étude des risques potentiels. Voyant son cours presque quadrupler entre 2016 et 2018, le cobalt explique presque à lui seul la forte croissance du PIB congolais sur cette période. Mais aujourd’hui, avec le cours du cobalt chutant à ce qu’il était en 2016, la croissance économique devrait selon le FMI ralentir à 4,5 pourcent. L’extrême volatilité du cours du cobalt aura eu le mérite d’exposer une vulnérabilité mais aussi l’extrême nécessité de diversifier l’économie nationale.
Dans ce contexte, le Président Tshisekedi, qui prononcera le discours d’inauguration du InvestDRC Forum le 22 novembre à Johannesburg, est déterminé à placer les secteurs des infrastructures et de l’agriculture au cœur du projet national de diversification.
“La RDC entend accélérer la mise en œuvre d’un programme de développement d’infrastructures à la hauteur de son immense superficie de 2,3 millions de kilomètres carrés, afin de relier le pays d’ouest en est et du nord au sud, de faciliter le transit des biens et des personnes et libérer le potentiel agricole de nos provinces”, a-t-il souligné à l’Assemblé Générale des Nations Unies. Des projets qui incluront le pont routier et ferroviaire Kinshasa-Brazzaville et le port en eaux profondes de Banana. Le développement des infrastructures détient aussi la clé de la réussite de l’intégration commerciale régionale de la RDC et de la réduction de ses coûts d’importation et d’exportation élevés.
Devenir le grenier de l’Afrique
La RDC importe 80 pourcent de ses besoins alimentaires et seulement 10 pourcent de ses 80 millions d’hectares de terres arables – et 40 millions d’hectares de terres irrigables – sont exploités. Pourtant, le secteur emploie environ 60 pourcent de la population active et la riche diversité de climats du pays permet un large éventail d’opportunités de production de récoltes et de biens. Dans le discours programme qu’il a donné à l’assemblé nationale, le Premier Ministre Sylvestre Ilunga a insisté sur l’importance capitale du secteur : “Ma conviction est que la principale richesse de notre pays, contrairement aux idées reçues, n’est ni le cobalt, ni l’or, ni le cuivre ni même le diamant mais plutôt l’agriculture, source d’une véritable croissance économique inclusive.”
Pour ce faire, le Plan National Stratégique de Développement (PNSD), actuellement en cours de finalisation, conduira à la création de parcs agro-industriels dans tout le pays. Son but est de faire de la transformation agricole le moteur qui propulsera la RDC au rang de pays à revenus intermédiaires d’ici 2022. Le Ministre de l’Agriculture Joseph Antoine Kasonga Mukuta aura aussi la tâche de faire passer la production d’un niveau de subsistance à un niveau industriel. Lui aussi attendu au Forum InvestDRC, le Ministre prévoit de stimuler la recherche agronomique et s’est entretenu avec des représentants néerlandais, experts mondiaux dans ce domaine, au sujet d’investissements en RDC.
Se diversifier et prospérer
Inévitablement, le plan de diversification économique de la République Démocratique du Congo implique ses secteurs énergétiques et industriels. Lancé en octobre 2018, le projet de barrage hydroélectrique Inga III poursuit son développement et, fort d’une capacité de production de 11,000 MW, ce dernier sera non seulement capable de répondre à la demande intérieure et de réduire les coûts de production des entreprises basées en RDC, mais aussi d’exporter son électricité aux pays voisins. La volonté gouvernementale de mettre en place des installations permettant la transformation locale des minéraux et des produits de base nécessite une plus grande quantité d’électricité disponible et, par conséquent, la construction et la mise en service de projets hydroélectriques de tailles moyennes dans chaque région.
Du côté de l’industrie, la municipalité de Maluku à Kinshasa est sur le point d’héberger un projet pilote de Zone Économique Spéciale (ZES). Le Ministre de l’Industrie Julian Paluku Kahongya invite actuellement les investisseurs, nationaux comme étrangers à s’établir dans cette zone de 885 hectares disposant d’une capacité de 75 MW. Confirmé comme intervenant au Forum InvestDRC, le Ministre a indiqué que deux ou trois ZES supplémentaires devraient rapidement suivre tout en promettant des incitants fiscaux en présentant au Gouvernement “un projet de décret afin d’alléger la fiscalité pour les opérateurs économiques qui accepteront d’investir dans des zones économiques spéciales qui seront aménagées à travers la RDC.”
Alors que la nouvelle direction de la RDC adopte la diversification économique en tant que ligne directrice, la quasi-totalité des secteurs, y compris les énergies renouvelables, le tourisme, les télécoms, les transports ou encore l’industrie forestière, méritent un regain d’intérêt en matière d’exploration.
Alexandre de Grauwe
Africa Branding Corporation
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